L’église d’Ardon – deux mille ans d’histoire
Audio – séisme de 1524 :
Château du Crest
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Ardon – historique
Ardon, nom d’origine celte, se trouve à cette époque à la frontière des territoires des Véragres, peuplade celte de la région de Martigny, et des Séduniens, peuplade celte de la région de Sion.
Au début du 2ème millénaire, Ardon et Chamoson forment une terre de l’évêque de Sion, qui, dès 1179, y dispose d’un vidomne chargé de l’administration et de la justice.
Durant deux siècles (milieu du 13ème siècle-dernier tiers du 15ème siècle), Ardon-Chamoson est possession épiscopale ou comtale au gré des combats et des accords entre les Evêques de Sion et les Comtés de Savoie.
Ainsi en 1335, Ardon-Chamoson, qui formerait un des dizains, fait partie des dix communautés qui menacent de se soustraire au droit de chancellerie de l’évêque. Mais suite à l’épisode particulièrement tragique de 15 août 1384 qui se déroule autour du château du Crest qui domine le village, Ardon repasse sous la domination savoyarde.
Par la victoire des Patriotes valaisans sur les Savoyards à la bataille de la Planta le 13 novembre 1475, qui entraîne l’arasement du château du Crest, Ardon-Chamoson redevient possession épiscopale et le reste jusqu’à la Révolution Helvétique de 1798.
Constituant une seule seigneurie, Ardon et Chamoson sont cependant des communautés distinctes qui tout naturellement, au cours de la première moitié du 19ème siècle, rompent les derniers liens qui les unissent : séparation communale avec la fin des propriétés indivises, mais aussi séparation spirituelle, Chamoson est érigée en paroisse.
Paradoxalement, Ardon connaît un développement industriel important au 19ème siècle grâce au fer – chamoisite – qui se trouve sur le territoire de Chamoson ! Près des gorges de la Lizerne, les Forges s’étendent.
Ardon devient le centre sidérurgique du Valais, exportant une partie de sa production à l’étranger et accueillant une importante main-d’œuvre étrangère, Français, Italiens, Allemands.
Si ce site est définitivement fermé en 1870, l’activité industrielle rebondit doublement cinq ans plus tard. Une fabrique de caractères en bois est fondée par le dernier directeur des Forges, Auguste Martin, et des anciens ouvriers des Forges créent une fonderie sur un nouveau site. Ces deux entreprises connaissent des trajectoires différentes.
Seule entreprise de ce type en Suisse romande, la fabrique Martin connaît un développement rapide. Après avoir rayonné dans le monde entier avant la première guerre mondiale, elle subit de plein fouet les changements des techniques d’impression et elle décline. Jusqu’à l’aube de la deuxième guerre mondiale, diverses tentatives sont entreprises pour relancer cette activité, mais toutes capotent. La fonderie poursuit ses activités et existe toujours, s’adaptant aux changements, créant de nouveaux ateliers, modelage, mécanique, serrurerie, etc.